LYBIE – Les femmes de Bani Walid : « Nos voix ne sont pas entendues »

La Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général pour les affaires politiques (DSRSG-P), Stéphanie Koury, a pris note des préoccupations soulevées par les femmes lors d’une réunion dédiée tenue samedi dernier avec des leaders communautaires féminines à Bani Walid, afin d’écouter la voix des femmes dans le processus politique.

Les participantes ont souligné que la tenue d’élections présidentielles est essentielle pour sortir de l’impasse politique et ont appelé à la dissolution de tous les groupes armés, affirmant que des forces de sécurité unifiées dans l’ouest du pays sont indispensables pour permettre l’organisation d’élections crédibles.

« En tant que femmes de Bani Walid, nous souffrons de marginalisation ; nos voix ne sont pas entendues », a déclaré une participante.
Elles ont notamment relevé l’absence de bureaux dédiés à l’autonomisation des femmes à tous les niveaux, y compris au sein de la municipalité, où la personne en charge des affaires sociales est un homme. Ce dernier est responsable de la gestion des compensations familiales et du traitement des questions liées aux femmes et aux enfants.

Stéphanie Koury a pris note de ces préoccupations et a souligné l’importance de l’implication effective de toutes les Libyennes dans le processus politique.

Elle a également présenté aux participantes les quatre options proposées par le Comité consultatif en mai pour faire progresser le processus politique, telles que décrites dans le résumé exécutif du rapport du Comité :

  1. Organiser simultanément des élections présidentielles et législatives ;
  2. Organiser d’abord des élections parlementaires, suivies de l’adoption d’une constitution permanente ;
  3. Adopter une constitution permanente avant les élections ;
  4. Mettre en place un comité de dialogue politique, fondé sur l’Accord politique libyen, chargé de finaliser les lois électorales, l’autorité exécutive et la constitution permanente.

Les participantes ont partagé des initiatives locales visant à promouvoir l’autonomisation des femmes, en insistant sur la nécessité d’assurer leur représentation, leur inclusion et leur participation active dans l’ensemble du pays. Elles ont également exprimé une forte demande pour l’unification des institutions de l’État.

Par ailleurs, elles ont soulevé des problèmes socio-économiques urgents, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, soulignant les conséquences continues sur les femmes et les enfants.

« Nous voulons mettre fin à l’injustice de la guerre pour la prochaine génération », a déclaré l’une d’elles.

Tout au long des consultations publiques à Bani Walid, les participantes ont exprimé une profonde frustration face à l’absence de réconciliation nationale et aux violations des droits humains.

Tout en reconnaissant que les coutumes et structures tribales continuent d’influencer la gouvernance locale, elles ont insisté sur la nécessité de renforcer la sensibilisation du public aux élections et à la citoyenneté.

« La situation sociale et sécuritaire se dégrade », a déclaré une participante.
« Nous tenons à préserver nos traditions et nos normes, mais cela doit aller de pair avec l’autonomisation des femmes dans la vie publique et leur accès à des rôles de leadership. »

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