Chaque année, le Libéria se joint au reste du monde le 7 avril pour commémorer la Journée mondiale de la santé, qui marque l’anniversaire de la fondation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et offre l’occasion de sensibiliser le public aux problèmes de santé urgents. Sous le thème « Un début de vie sain, un avenir prometteur », la célébration nationale s’est déroulée à Bentol City, dans le comté de Montserrado. Elle a réuni des représentants du gouvernement, des partenaires internationaux, des professionnels de la santé, des étudiants et des membres de la communauté pour plaider en faveur de l’investissement et de l’action collective en faveur de la santé maternelle et néonatale.
L’événement inaugural a débuté par une marche de santé, suivie du lancement de la campagne annuelle sur la santé maternelle et néonatale. Réitérant le message du Directeur régional, le Dr Abdullahi Sule, responsable de l’OMS au Libéria, a rappelé que « malgré les progrès réalisés ces dernières décennies, la mortalité maternelle et néonatale demeure un défi majeur. Près de 300 000 femmes meurent chaque année dans le monde des suites d’une grossesse ou d’un accouchement. De plus, 2,3 millions de bébés meurent au cours de leur premier mois de vie et 1,9 million sont mort-nés – des pertes qui se concentrent dans les pays à faible revenu et les contextes fragiles, principalement dans la Région africaine de l’OMS. »
Au Libéria, pour 1 000 femmes qui accouchent, sept meurent de causes liées à la grossesse, telles qu’une hémorragie post-partum, une septicémie ou une éclampsie, et jusqu’à 37 bébés nés vivants meurent au cours de leur premier mois de vie. Ces chiffres restent parmi les plus élevés de la région subsaharienne, soulignant la nécessité impérieuse de poursuivre et d’intensifier les efforts. En 2024, le gouvernement libérien a déclaré à nouveau la mortalité maternelle comme une urgence de santé publique, appelant à de nouvelles interventions accélérées et appropriées pour réduire d’urgence ces décès maternels et néonatals évitables dans le pays.
« Répondre à cette crise est une responsabilité collective. La réduction de la mortalité néonatale et maternelle est multidimensionnelle et nécessite une approche globale qui aborde l’accès aux soins de santé, l’éducation, les conditions socio-économiques et les contextes culturels, y compris les dimensions de genre et les droits reproductifs », a déclaré la présidente pro-tempore du Sénat, l’honorable Nyonblee Karnga Lawrence, intervenante principale lors de la commémoration. « En cette Journée mondiale de la santé, le thème « Un début de vie sain et un avenir prometteur » n’est pas un simple slogan, mais une vision qui nous pousse tous à agir de toute urgence et avec compassion », a-t-elle ajouté.
La co-championne de la santé maternelle et néonatale au Libéria et présidente de la commission sénatoriale de la santé, l’honorable Dabah M. Varpilah, a également exhorté le gouvernement, les partenaires de développement et les professionnels de santé à travailler ensemble pour rendre possible « Un début de vie sain et un avenir prometteur », soulignant que « les difficultés de financement de la santé maternelle et néonatale, telles que la dépendance à l’égard des donateurs extérieurs, rendent la prestation de services vulnérable aux changements de priorité des donateurs. De plus, la qualité et l’accessibilité des services restent un défi, en particulier dans les communautés rurales et mal desservies où les infrastructures de santé et les professionnels qualifiés sont largement rares », a-t-elle souligné. « Nous n’avons pas le temps de retarder notre action. Nous devons augmenter notre budget de santé, collaborer étroitement avec l’OMS et les partenaires de la santé, et développer un système innovant de mobilisation des ressources nationales », a-t-elle conclu.
La cérémonie de commémoration a également réuni le Cabinet de la Première Dame, Championne de la santé maternelle et néonatale au Libéria, l’équipe pays des Nations Unies, représentée par le Coordonnateur résident des Nations Unies, divers ministères et partenaires de la santé, dont de grands hôpitaux. Après le lancement de la campagne, une série d’activités seront menées, notamment des actions de sensibilisation auprès des étudiants et des sages-femmes sur les questions de santé maternelle et néonatale.
Source : OMS Afrique