Dans un monde où la sécurité personnelle devrait être un droit fondamental, le viol reste une réalité terrifiante et traumatisante pour de nombreuses personnes. Malgré les progrès dans la sensibilisation et la législation, les victimes de viol continuent de faire face à des défis immenses pour obtenir justice et réparation.
Le viol est bien plus qu’un acte de violence physique. C’est une atteinte profonde à la dignité humaine, laissant des cicatrices émotionnelles et psychologiques durables. Trop souvent, les victimes se retrouvent confrontées à la stigmatisation, au blâme et à la honte, tandis que les agresseurs restent impunis, contribuant à perpétuer un cycle d’injustice et de traumatisme.

L’article 553 nouveau du N°2021-11 du 20 Décembre 2021 portant dispositions spéciales de répression des infractions commises à raison du sexe des personnes et de protection de la femme en République du Bénin, punit le viol de la réclusion criminelle de 05 ans à 10 ans et d’une amende de 500.000f à 2.000.000 de FCFA. Pourtant, cette disposition de loi ne semble pas freiner l’ardeur des personnes qui s’adonnent à ce vilain comportement. Les victimes se comptent encore presque chaque jour et sous plusieurs formes.

La question du viol m’amène à aborder celui du consentement également puisque pour moi les deux sont liés. Il me plait de rappeler que le consentement pour un rapport sexuel doit être libre, éclairé et continu. Plusieurs jeunes filles pour ne parler que de cette couche, subissent un viol sans même se rendre compte que c’en est un ou même sans savoir qu’elles peuvent dénoncer cela.
Il est impératif d’apprendre aux jeunes à exprimer clairement ce qu’elles veulent afin de ne pas confondre (une femme doit se faire courtiser) à (une femme doit se faire harceler). Il est courant d’entendre chez nous que c’est bien de faire languir les hommes avant d’accepter aussi bien leurs avances que tenir un rapport sexuel avec eux. Cela démontrerait de notre valeur en tant que femme.
Et bien de mon analyse personnelle, cela contribue plutôt à perpétuer les violences comme le viol parce qu’on arrive alors difficilement à décerner le « elle veut que j’insiste », du « elle ne le veut vraiment pas et donc je dois arrêter ». Pour moi, déconstruire ce mythe nous amènerait à faire un grand pas dans la lutte contre le viol.
Il est temps que la société prenne une position ferme contre le viol. Cela implique non seulement d’améliorer les lois et les politiques pour garantir des enquêtes efficaces et des poursuites judiciaires équitables, mais aussi de changer les attitudes culturelles qui perpétuent la culture du viol. Les systèmes de soutien aux survivants doivent être renforcés, avec un accès accru aux services de santé mentale et de soutien juridique. Il faudrait surtout vulgariser les différents voies et moyens par lesquelles une personne victime de viol peut prendre pour obtenir justice.

En tant que société, nous devons écouter, croire et soutenir les survivants de viol. Nous devons œuvrer ensemble pour créer un environnement où le respect des droits humains et la protection des individus sont prioritaires. Le viol ne doit pas être toléré, et chaque victime mérite justice, guérison et espoir pour l’avenir.

Edéladjo Florence ODJO
Spécialiste Genre

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