On connait tous le genre masculin et le genre féminin depuis le banc de l’école. Mais le genre qui touche aux règles sociales, ça c’est une autre histoire.

Imaginez le genre dans ce contexte comme une toile tissée par la société pleine de rôles attribués en fonction du sexe. Pour faire simple, les femmes n’ont pas droit à l’héritage. Pourquoi ? Parce qu’elles sont des femmes. Les hommes n’ont pas le droit de pleurer ; et pourquoi ? Parce qu’ils sont des hommes. Il y a tellement d’autres normes établies en sourdine, cachées sous les plis de la société.

Et, attention, ce n’est pas la même chose que nos traditions et nos cultures. Ça c’est une autre histoire, quoique la répartition sociale des rôles prend corps à travers la culture. C’est alors que vous verrez le genre s’appliquer et se manifester différemment d’une culture à une autre.

Retenez aussi que le genre n’est pas inné. C’est-à-dire qu’on ne nait pas avec. Il prend corps au sein de la société à travers les règles que les humains établissent.

Le genre a une base culturelle et est défini par la société qui détermine les activités, les statuts, les caractéristiques psychologiques etc. Il est donc l’opposé du sexe qui lui se réfère aux caractères biologiques.

Pour faire plus simple. Quand deux enfants naissent à la maternité, ce qui permet de les différencier, c’est le sexe biologique, masculin ou féminin à travers les caractéristiques sexuelles. De ce fait, ils sont donc égaux. Mais en grandissant, la société va attribuer à l’un et à l’autre des rôles différents. Tenez par exemple, dès l’enfance, on offre généralement des jouets aux enfants. Mais même là, on oriente déjà les rôles que chacun est appelé à jouer au sein de la société. Vous verrez qu’on offrira à la petite fille une poupée avec des jouets pour cuisine, plantant déjà dans son esprit qu’elle est appelée à reproduire, à prendre soin de, à veiller sur etc. Quand au jeune garçon, on lui offrira soit une voiture, soit un robot, soit un avion etc, de quoi développer chez lui l’esprit du plus fort, du super héros etc.

C’est là que commence déjà la répartition des rôles en fonction du sexe via ce processus de socialisation qui est au cœur même du concept genre. Et c’est cela que l’écrivaine Simone de Beauvoir traduit à travers la célèbre phrase :« On ne nait pas femme, on le devient… ». Pour dire que partant des caractères sexuels, nous sommes égaux, c’est la société qui après nous attribue des rôles et instaure une différence entre nous.

Il est important quand on parle de genre, de ne pas isoler l’un de l’autre. Le genre masculin et le genre féminin sont tous deux pris en compte dans les relations de genre. Le genre n’est donc pas uniquement une question de femmes.

Notons que le genre est évolutif. Il peut prendre plusieurs formes au cours des années et ce grâce aux différentes luttes pour l’égalité de genre. Au Bénin par exemple, nous connaissons plusieurs avancées avec la loi N° 2021-12 DU 20 DÉCEMBRE 2021 modifiant et complétant la loi n° 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction qui donne à la jeune fille la possibilité de disposer de son corps en choisissant librement de garder une grossesse ou non, bien sûr suivant les dispositions prévues par la loi.

Il y a aussi la loi n° 2021-13 modifiant et complétant la loi n°2002-07 du 24 août 2004 portant Code des personnes et de la famille en République du Bénin qui à travers l’article 6 nouveau, offre la possibilité à la mère de donner son nom de famille à l’enfant.

Le genre est donc dynamique et évolutif selon les cultures, les collectivités, les époques et les religions. C’est également ce qui fait toute sa densité et sa complexité.

Je vous invite à décortiquer avec moi le genre dans le contexte béninois à travers cette rubrique.

Edéladjo Florence ODJO

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