Les violences gynécologiques et obstétricales, il y a quelques mois, ce groupe ne me disait rien jusqu’à ce que je ne participe à une activité où la question a été abordée.

Si comme moi vous ne saviez pas de quoi il s’agit, retenez qu’une violence gynécologique et obstétricale est une forme de violence à l’égard des femmes en milieu hospitalier lors des offres de services de santé sexuelle, reproductive et maternelle. Ce sont des violences restées longtemps cachées et encore trop souvent ignorées. Dans l’intimité d’une consultation médicale ou d’un accouchement, des femmes sont victimes de pratiques violentes ou pouvant être perçues comme telles. Ce sont généralement des actes non consentis pour lesquels on n’informe parfois pas la patiente à l’avance. Elles impliquent aussi des propos, pratiques et comportements exercés ou omis par un, une ou plusieurs membres du personnel soignant sur une patiente au cours du suivi gynécologique et obstétrical.

Tenez par exemple, lorsqu’en tant que jeune fille, vous vous rendez à l’hôpital pour une consultation gynécologique pour raison d’infection sexuellement transmissible et que le soignant qui vous reçoit sort des propos tels que : « à ton âge, tu fais quoi avec les IST ? Tu ne peux pas t’abstenir un peu ? Vous les jeunes d’aujourd’hui vous êtes trop gâtés… » Ou même lorsqu’au cours de la consultation, il faille que l’on utilise un speculum et qu’on ne prend pas la peine de vous prévenir à l’avance et de vous expliquer comment ça va se passer afin que vous vous y prépariez psychologiquement, nous sommes face à un cas de violence gynécologique et obstétricale. Ce type de violence inclut aussi certaines pratiques du personnel soignant qui n’obtient pas le consentement de la femme enceinte comme au cours d’un accouchement ou d’une consultation prénatale. On parlera par exemple de donner des coups sur les cuisses pour inciter à écarter les jambes ou crier sur la femme enceinte en plein travail si elle manifeste trop sa douleur.

Il est important que les professionnels de la santé soient formés de manière adéquate pour garantir des soins respectueux, centrés sur la patiente et basés sur le consentement. Il est impératif que les institutions médicales établissent des protocoles clairs et des mécanismes de plainte accessibles pour lutter contre ces pratiques inacceptables et assurer la sécurité et le bien-être des femmes lors de leur parcours de soins gynécologiques et obstétricaux.

Il est temps de briser le silence et de prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux violences gynécologiques et obstétricales, afin que chaque femme puisse accéder à des soins de santé respectueux, sûrs et empreints d’empathie. La justice pour les survivantes et la prévention de tels abus doivent être au cœur des efforts pour créer un système de santé plus équitable et bienveillant pour toutes les femmes. Aucune femme ou fille ne doit avoir peur d’aller à l’hôpital à cause de l’accueil, du comportement ou des soins teintés de violence qu’on leur y reserve.
Toutes ensemble, tous ensemble, endiguons ce mal avilissant dans nos sociétés et illuminons l’avenir féminin !

Edéladjo Florence ODJO – Spécialiste Genre

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