Le 1er septembre 2024 marque un tournant historique pour le système judiciaire sud-africain. Pour la première fois, une femme accède à la plus haute fonction judiciaire du pays. Mandisa Maya, 60 ans, a officiellement pris ses fonctions de présidente de la Cour constitutionnelle, devenant ainsi la magistrate la plus éminente d’Afrique du Sud.
Cette nomination, annoncée en juillet 2024 par le président Cyril Ramaphosa, fait suite au départ à la retraite de Raymond Zondo. Le parcours de Mme Maya est jalonné de premières : elle fut notamment la première femme noire à siéger à la Cour suprême d’appel, ainsi que la première femme à en assumer la vice-présidence puis la présidence.
Le processus de sélection, rigoureux, a vu Mme Maya auditionnée par la commission des services judiciaires en mai. Sa nomination a été saluée comme “une étape importante pour le pays” par le président Ramaphosa.
Originaire de la province du Cap-Oriental, où elle est née le 20 mars 1964, Mandisa Maya a gravi les échelons de la magistrature sud-africaine avec détermination. Sa carrière débute dans le Transkei, d’abord comme procureure puis comme conseillère juridique de l’État. Admise au barreau en 1994, elle est nommée juge à la Haute Cour en 2000 par le président Thabo Mbeki.
Son parcours académique est tout aussi remarquable. En 1989, en pleine période d’apartheid, elle décroche une bourse Fulbright pour poursuivre un master en droit à l’université Duke aux États-Unis, une réussite exceptionnelle pour une jeune femme noire à cette époque.
La nomination de Mandisa Maya à la tête de la Cour constitutionnelle témoigne des progrès réalisés en matière d’égalité des genres et de représentation dans le système judiciaire sud-africain. Son accession à ce poste crucial ouvre de nouvelles perspectives pour la justice du pays.