Dans un monde de plus en plus connecté, je vois la technologie comme un allié puissant dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
Des applications mobiles aux plateformes en ligne, une nouvelle génération d’outils numériques offre un espoir de soutien et de sécurité pour les survivantes.

Dans Sarafina de ce jour, j’ai bien envie d’explorer avec vous le rôle crucial de la technologie dans la protection des victimes, la sensibilisation du public et la transformation des normes sociales.

Commençons par les applications mobiles. Elles peuvent être utilisées pour sensibiliser le public aux différentes formes de violence basées sur le genre, en fournissant des informations sur les signes avant-coureurs, les conséquences et les moyens de prévention. Elles peuvent inclure des quiz interactifs, des témoignages de survivantes et des ressources pédagogiques pour promouvoir une culture de non-violence et d’égalité des sexes. Dans mes recherches, je suis tombée sur l’application “WeRise”, une plateforme ludo-éducative visant à sensibiliser à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. Elle a été développée par des jeunes pour des jeunes avec le soutien d’ONU Femmes.
Au Bénin, UNFPA a développé une application qui s’appelle “Ma Vie Mon Choix” qui aborde beaucoup plus les questions d’éducation à la santé sexuelle mais qui ne manque pas de faire un clin d’œil à des notions de base sur les violences basées sur le genre.

Parlons maintenant des réseaux sociaux dont l’utilité n’est plus à démontrer. Toutes les couches d’âges en raffolent. Chacun y va selon son centre d’intérêt qui est souvent très diversifié mais ce qui est certain, c’est que ces réseaux captent l’attention d’une multitude de personnes. Les activistes et les organisations aussi bien nationales qu’internationales essaient aussi de se faire une place sur ces réseaux en les utilisant comme moyens de sensibilisation. Vous avez donc certainement vu au moins une fois des campagnes de sensibilisation ça et là. En tant qu’activiste, je ne reste pas en marge de ces actions. J’ai même lancé il y a peu une initiative de sensibilisation sur les violences basées sur le genre à travers tiktok. Je vous en parlerai un de ces jours.

En attendant, tout ça m’amène à poser une ou deux questions : les gens sont-ils réellement touchés par ces campagnes ? Ou du moins, se sentent-ils vraiment concernés par ces campagnes et ces applications ? J’avoue que c’est un demi oui pour moi.

L’objectif premier pour la plupart des personnes en allant sur les réseaux, c’est la distraction. Et qui dit distraction, dit musique, comédie, trend, bad buzz etc. Du coup dans tout ce fourre-tout, les messages de sensibilisation et applications qui n’entrent pas dans le même registre, captent très peu d’attention. On peut donc investir du temps, de l’énergie et l’argent dans des campagnes de sensibilisation sans obtenir le résultat escompté justement parce que la manière de communiquer n’est pas adaptée.

Pour moi, il est impératif de parler le même langage que la cible ou à défaut, quelque chose qui s’y rapproche vraiment. Développer des idées de campagnes fun et youth friendly pour capter l’attention et pourquoi pas y associer ceux-là qu’on pourrait appeler des “influenceurs et influenceuses” puisque la cible se trouve généralement chez eux.

Le digital offre un potentiel immense dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Il nous faut savoir l’utiliser.

Edéladjo Florence ODJO, spécialiste genre

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