Samia Suluhu, née le 27 janvier 1960 à Zanzibar, est devenue la première femme présidente de la Tanzanie le 19 mars 2021. Son parcours remarquable l’a menée des bancs de l’école à la plus haute fonction de l’État, brisant ainsi plusieurs plafonds de verre dans un pays où la politique reste largement dominée par les hommes.
Originaire de Zanzibar, alors protectorat britannique, Samia Suluhu a grandi dans un environnement qui l’a poussée à poursuivre son éducation. Après ses études secondaires, elle a travaillé au ministère de la Planification et du Développement tout en continuant à se former. Son parcours académique impressionnant inclut un diplôme en administration publique, une formation en économie à l’Université de Manchester, et plus tard une maîtrise en développement économique communautaire.

Sa carrière politique a débuté en 2000 lorsqu’elle a été élue à la Chambre des représentants de Zanzibar. Elle s’est rapidement distinguée, devenant la seule femme ministre de premier rang dans le cabinet du président Karume. Malgré les attitudes sexistes qu’elle a parfois rencontrées, Suluhu a persévéré, accumulant de l’expérience et gagnant en influence.

Son ascension s’est poursuivie avec son élection en tant que députée en 2010, suivie de sa nomination comme ministre d’État pour les Affaires de l’Union. En 2015, elle a marqué l’histoire en devenant la première femme vice-présidente de la Tanzanie aux côtés du président John Magufuli.

La mort soudaine de Magufuli en mars 2021 a propulsé Suluhu à la présidence, faisant d’elle non seulement la première femme à occuper ce poste en Tanzanie, mais aussi la première femme présidente en exercice en Afrique de l’Est.

Depuis son accession au pouvoir, Suluhu a dû naviguer dans des eaux politiques tumultueuses. Elle a cherché à unifier un pays divisé par les politiques de son prédécesseur, tout en faisant face à des défis au sein de son propre parti. Sa gestion de la pandémie de COVID-19 a marqué une rupture nette avec l’approche de Magufuli, mettant en place des mesures pour freiner la propagation du virus.

Suluhu a également pris des mesures pour améliorer la liberté de presse, levant notamment des restrictions sur certains journaux d’opposition. Cependant, des défis persistent dans ce domaine, avec des suspensions occasionnelles de médias.

Sur le plan personnel, Samia Suluhu est mariée depuis 1978 à Hafidh Ameir, avec qui elle a quatre enfants. Sa fille, Mwanu Hafidh Ameir, suit ses pas en politique, siégeant à la Chambre des représentants de Zanzibar.
Le parcours de Samia Suluhu, de Zanzibar à la présidence de la Tanzanie, illustre les progrès réalisés en matière de représentation féminine dans la politique africaine. Néanmoins, son mandat met en lumière les défis persistants auxquels font face les femmes leaders, notamment dans la conciliation des attentes traditionnelles et des exigences de leur rôle politique. Alors qu’elle continue à diriger la Tanzanie, le monde observe avec intérêt comment sa présidence façonnera l’avenir du pays et inspirera potentiellement d’autres femmes à travers le continent.

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