Féminicide (nom masculin) : Le mot “féminicide” est défini dans les dictionnaires comme “le meurtre d’une femme en raison de son sexe”. Ce terme désigne un acte violent motivé par la haine, le mépris ou la domination patriarcale envers les femmes.
Le féminicide va au-delà du simple homicide : il pointe une forme spécifique de violence liée aux inégalités de genre. Ces crimes sont souvent commis dans un contexte de violence conjugale, de harcèlement ou de contrôle social et économique des femmes par leurs partenaires, ex-partenaires ou membres de la société.
Pourquoi en parler ?
Le féminicide est un phénomène alarmant qui prend de l’ampleur dans plusieurs régions du monde, y compris en Afrique. Certains cas ont marqué les esprits et soulignent la gravité de ce problème sur le continent :
Karabo Mokoena (Afrique du Sud) : En 2017, cette jeune femme de 22 ans a été brutalement assassinée par son petit ami. Son corps a été brûlé, et son meurtre a choqué l’Afrique du Sud, où les féminicides sont malheureusement fréquents. L’affaire a attiré l’attention sur la montée inquiétante des violences faites aux femmes dans le pays.
Uyinene Mrwetyana (Afrique du Sud) : En 2019, cette étudiante de 19 ans a été violée et tuée dans un bureau de poste par un employé. Son assassinat a provoqué des manifestations à l’échelle nationale contre les féminicides, déclenchant un mouvement social sous le slogan “Am I Next?” (“Suis-je la prochaine ?”).
Maria Nagirinya (Ouganda) : En 2019, cette militante ougandaise pour les droits des femmes a été enlevée et assassinée, son corps retrouvé quelques jours plus tard. Son cas a suscité un tollé en Ouganda et a mis en lumière la violence persistante contre les femmes dans le pays.
Plus récemment après avoir pris part aux JO 2024 de Paris, la marathonienne ougandaise Rebecca Cheptegei a été brûlée vive par son ex-compagnon. Elle a succombé à ses blessures le jeudi 5 septembre.
Parlant des chiffres (les chiffres varient puisque ces crimes sont difficiles à recenser) de manière générale sur le continent: selon les rapports du gouvernement kényan, près de 60 femmes ont été tuées depuis début 2024, en Algérie selon le collectif “Féminicides Algérie” , au moins une femme est assassinée chaque semaine semaine. En 54 jours au Cameroun, 16 femmes dont des jeunes filles ont été assassinées d’après le quotidien camerounais la Griote. Quant à l’Afrique du Sud, au moins 3 femmes meurent chaque jour sous les coups de leur mari selon le quotidien de Johannesburg The Citizen.
Ces cas tragiques montrent que le féminicide en Afrique est une réalité préoccupante, souvent liée à des contextes de violence domestique, de misogynie enracinée et d’absence de protection adéquate des femmes.
À retenir :
Le féminicide n’est pas qu’un crime individuel, il est l’expression extrême d’une violence sexiste ancrée dans nos sociétés. En le nommant, nous reconnaissons ce fléau pour mieux le combattre. Il est temps de briser le silence et de mettre en place des actions concrètes pour que justice soit faite et que ces tragédies ne se reproduisent plus.