Dans le riche tapissage des relations familiales africaines, il existe un phénomène qui affecte de nombreuses personnes homme comme femme : la pentheraphobie. Ce terme, qui pourrait sembler sorti d’un roman comique, décrit en réalité une condition psychologique bien réelle et parfois handicapante.


Qu’est-ce que la penthéraphobie ?
La pentheraphobie, du grec “penthera” (belle-mère) et “phobos” (peur), est une peur irrationnelle et excessive de sa belle-mère. Cette phobie se caractérise par une anxiété intense et un désir presque compulsif d’éviter toute interaction avec la mère de son conjoint.
Dans de nombreuses sociétés africaines, où les relations avec la belle-famille sont souvent considérées comme cruciales pour l’harmonie du mariage, la pentheraphobie peut être particulièrement problématique. Elle peut se manifester par des sueurs froides à l’idée de rencontrer sa belle-mère, une tendance à éviter les réunions familiales, ou encore des excuses répétées pour ne pas rendre visite à sa belle-mère.


Un cas concret : l’histoire d’Aminata
Prenons l’exemple d’Aminata, une jeune femme de 28 ans vivant à Dakar. Depuis son mariage avec Ousmane il y a deux ans, Aminata souffre de pentheraphobie. Sa belle-mère, Maman Fatou, est une femme respectée dans la communauté, connue pour son caractère fort et ses opinions tranchées sur la façon dont une femme devrait gérer son foyer.
Chaque fois que Maman Fatou annonce sa visite, Aminata est prise de panique. Elle commence à faire un grand ménage frénétique, craignant les remarques de sa belle-mère sur la propreté de la maison. Lors du dernier Tabaski, alors que toute la famille se réunissait, Aminata a passé la majorité de la journée dans la cuisine, prétextant avoir besoin de surveiller constamment la cuisson du repas, juste pour éviter de se retrouver seule avec Maman Fatou.
La situation a empiré récemment lorsqu’Aminata a appris que Maman Fatou prévoyait de venir vivre avec eux pendant un mois pour aider après la naissance de leur premier enfant. Cette nouvelle a provoqué chez Aminata des crises d’angoisse et des insomnies.


Les conséquences sur la vie familiale
La penthéraphobie d’Aminata commence à avoir un impact sérieux sur sa vie conjugale. Ousmane, qui aime profondément sa mère et sa femme, se trouve pris entre deux feux. Il ne comprend pas pourquoi Aminata semble toujours avoir une excuse pour éviter les visites chez ses parents, et il s’inquiète de la tension qui monte chaque fois que sa mère est mentionnée.
Cette situation affecte également la relation d’Aminata avec le reste de sa belle-famille. Les sœurs d’Ousmane ont remarqué son comportement distant et commencent à la percevoir comme snob ou non intéressée par la famille.


Surmonter la penthéraphobie
Reconnaître le problème est la première étape pour le surmonter. Aminata a récemment admis à Ousmane qu’elle avait une peur irrationnelle de sa mère. Ensemble, ils cherchent des moyens de gérer cette phobie :

Communication ouverte : Aminata essaie d’exprimer ses craintes à Ousmane de manière calme et réfléchie.
Exposition progressive : Avec l’aide d’Ousmane, Aminata planifie de courtes rencontres avec sa belle-mère pour s’habituer progressivement à sa présence.
Thérapie : Le couple envisage de consulter un thérapeute familial pour obtenir des outils professionnels pour gérer cette situation.
Redéfinition des attentes : Aminata travaille sur l’acceptation du fait qu’elle n’a pas besoin d’être une belle-fille “parfaite” selon les standards de sa belle-mère.

La penthéraphobie est un défi, mais avec de la compréhension, de la patience et les bonnes stratégies, il est possible de la surmonter. Pour Aminata et de nombreuses autres personnes dans sa situation, le chemin vers des relations familiales harmonieuses peut être long, mais chaque petit pas compte.

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